L’équilibrisme de Recep Erdoğan partagé entre le Qatar, les Émirats et Israël

Depuis plus d’une décennie, le président Recep Tayyip Erdoğan a perfectionné un double langage : une rhétorique enflammée de solidarité islamique pour sa base intérieure, et un pragmatisme de négociateur avec ses adversaires lorsque l’économie l’exige. Nulle part cette tension n’est plus vive que dans son choix entre le Qatar, partenaire financier et idéologique de longue date, et le bloc émergent des Accords d’Abraham formé par Israël, les Émirats arabes unis et les États-Unis. Depuis 2017, le Qatar est le soutien le plus fiable de la Turquie. Doha a élargi une ligne de swap de 15 milliards de dollars, investi